Tsaatan : Le peuple des rennes

A l’extrême nord de la Mongolie, aux confins de la Sibérie, les Tsaatan constituent une communauté en marge du monde et perpétuent un mode de vie hérité de la préhistoire. Ces éleveurs de renne (Tsaatan signifie littéralement le peuple des rennes) nomadisent dans la taïga rouge au rythme des saisons et vivent sous des tentes de toile semblables aux tipis des indiens d’Amérique. Ils se déplacent à dos de renne, boivent leur lait, mangent leur viande et vendent leurs bois qu‘ils sculptent aussi avec art. Il n’y a plus guère aujourd’hui que 35 familles Tsaatan soit près de 200 personnes : une goutte d’eau dans l’océan… Leur existence étroitement dépendante du renne est menacée par l’extinction des troupeaux victimes de consanguinité. Les chiffres sont éloquents : leur population qui comptait  environ 2000 têtes en 1977 a été divisée par trois !. Depuis la fermeture des frontières au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Tsaatan ne peuvent plus librement échanger rennes et pâturages avec leurs frères de la république voisine de Tuva, aujourd’hui membre de la fédération de Russie, dont ils partagent la langue d’origine turque et les croyances chamaniques. Des projets d’insémination artificielle, d’implantation de rennes sibériens ou canadiens menés par des organisations non gouvernementales suscitent cependant aujourd’hui de véritables espoirs. L’amour des Tsaatan pour leurs rennes est légendaire. Les plus jeunes portent des noms affectueux comme “le petit bien aimé”. Les plus anciens, affublés d’écharpes jaunes, sont vénérés et considérés comme sacrés.