Originaires du Punjab, l’Etat le plus riche de l’Inde, les Sikhs, à mi chemin entre Islam et Hindouisme sont devenus sous la persécution des empereurs Moghols une étonnante communauté martiale : ils s’appellent tous Singh (lion), font voeu de ne jamais se couper les cheveux et la barbe, portent au côté le poignard rituel et sont baptisés avec un glaive trempée dans de l’eau sucrée.
Une fois l’an, aux débuts de l’équinoxe de printemps, il se donnent rendez-vous pour la fête de la Hola Mohalla au mausolée d’Anandpur où fut fondée au XVIIIè S la Khalsa, la communauté des purs. Les fidèles se rendent en pèlerinage dans le temple où sont exposées les épées qui servirent aux premières cérémonies de baptême et sont partout conviés aux “langars” , des repas communautaires offerts par une foule de bénévoles.
En première ligne dans tous les combats contre les empereurs musulmans puis les envahisseurs anglais , les Nihangs (littéralement les “sans ego”) accourent de tout le pays sous la bannière de leurs chefs religieux. Armés jusqu’aux dents, bardés de lances et de poignards ils se livrent à des démonstrations d’arts martiaux, des joutes musclées et des prouesses d’équitation. En rangs serrés derrière Ranjit Singh , le très controversé pape du Sikhisme, ils forment la troupe baroque de la procession qui clôt la fête, une incroyable parade militaire aux allures de défilé de mode…